Trois titres et six médailles : à Copenhague, la France règne sur les Mondiaux de BMX

Du 28 juillet au 3 août à Copenhague, la délégation française a marqué de son empreinte les Championnats du monde UCI BMX Racing 2025. Pour la première fois dans l’histoire de la discipline, une Nation a décroché les trois titres mondiaux masculins. Au total, six médailles ont été remportées par l’Équipe de France, toutes catégories confondues. Une performance exceptionnelle, symbole d’un système pleinement efficace.

Le BMX Race est un sport à la fois rude, explosif, et éminemment technique. Un sport où les qualités physiques ne sont pas moins indispensables que la prise de risque, et où le moindre détail se paie comptant.
Depuis plusieurs années, et de façon flagrante depuis Glasgow 2023 et Paris 2024, la France règne sur les grilles, les bosses et les virages.
Ainsi, 2025 se donne à penser comme la confirmation du tournant historique que fut Paris 2024 : un an après l’inoubliable exploit olympique, mais encore quelques semaines seulement après la razzia européenne qui vit le trio Mathis Ragot Richard, Arthur Pilard et Sylvain André annexer le podium, c’est une autre forme de triplé que l’Équipe de France emmenée par Simon Marchal nous a offert à Copenhague : cette fois-ci, les tricolores se sont offert les trois titres mondiaux (juniors, espoirs, élite) chez les hommes.
Les dunes du Pilard
Preuve de leur domination sur ce cahoteux univers de sauts et de bosses, on comptait pas moins de cinq pilotes Français sur huit partants, au départ de la finale. Et cet ultime affrontement a vu Arthur Pilard s’élever au-dessus des bosses (les dunes du Pilard ? ok, je sors…) et de la concurrence. Le buste enfin ceint de son premier arc-en-ciel à 29 ans.

Après un titre de vice-champion du monde en 2023, deux titres de champion d’Europe, un de champion de France, la récompense est aussi logique que méritée. Particulièrement savoureux sont les fruits des longues et patientes progressions.
Au palmarès, le Breton succède à Joris Daudet, sacré en 2024, et classé quatrième cette année. Izaac Kennedy a réussi à se glisser dans une faille de la muraille française, et pris la médaille d’argent, mais dans la roue de l’Australien, Joris Daudet et Eddy Clerté se disputaient la troisième marche du podium et c’est l’ex-champion du monde de Pumptrack qui faisait toute la clarté sur l’affaire et emportait la mise.
Pieczanowsky, l’inspiré du dernier virage
On l’a dit, il faut élargir la focale aux autres catégories d’âge pour rendre compte de la domination française. Il est intéressant, au-delà des 3 titres et 6 podiums, de noter que sur 14 pilotes bleu-blanc-rouges engagés, 12 ont atteint leur finale.
En d’autres termes, pas une finale ne s’est disputée en l’absence de l’Équipe de France.
Excusez du peu.
Force est de rendre hommage aux structures du BMX hexagonal qui, pour excellent qu’il soit à tous les échelons, ne semble pas parti pour s’endormir sur ses lauriers. La relève s’affûte, à tous les niveaux. Chez les espoirs en la personne d’Alexis Pieczanowsky, nouveau champion du monde de la catégorie, auteur d’un coup de génie dans le dernier virage. Chez les filles la Bretonne Marie Favrel décroche la médaille de bronze.
Oliviera met un pied devant l’autre
Mais la grande et belle histoire, s’il fallait n’en retenir qu’une dans ce feu d’artifice, c’est Evan Oliviera qui en est l’auteur et le héros.

Champion d’Europe l’an passé, le Bisontin aurait pu progresser régulièrement, accumuler les bons résultats et figurer parmi les favoris de la course U19 à Copenhague. N’était ce terrible accident, survenu à l’entraînement en février, qui lui brise trois cervicales, et lui vaut de n’échapper que de peu à la tétraplégie.
Quel mystère que les liens entre l’esprit et le corps : alors que pour les médecins la question est de savoir s’il pourra remarcher, lui assure qu’il sera, six mois plus tard, au départ des mondiaux de Copenhague. Par souci de ménagement, nul n’ose le contredire mais personne n’y croit vraiment. Sauf lui évidemment, qui sous les yeux éberlués de son entourage remet un pied, puis une pédale devant l’autre. Et qui recommence, et recommence.
À quoi ressemblait la tempête levée sous son crâne, alors que la grille tombait dans un fracas métallique, alors qu’il s’élevait au-dessus de la première bosse, que son corps basculait épousant la courbe des virages, et qu’il franchissait en tête la ligne d’arrivée de la finale, devant son coéquipier Clément Rocherieux ? Quelles images se déployaient en l’arrière de ses yeux quand il enfilait ce maillot arc-en-ciel ? Il est le seul à pouvoir le dire, même si les mots lui manquent.
Une chose est sûre : derrière les accidents et les miracles apparents, ne se cachent que le travail et l’organisation. Au niveau individuel et collectif : la France des stades BMX regorge de talents ; elle s’est aussi dotée au fil du temps de méthodes et de structures ad hoc !
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