Dans le sillage de Pauline Ferrand-Prévot, les cyclistes françaises pèsent au plus haut niveau

Pauline Ferrand-Prévot, sacrée en jaune à Châtel, a remporté le Tour de France Femmes 2025. Elle succède à Jeannie Longo, qui l’avait emporté voilà 36 ans.
Une performance exceptionnelle pour la Champenoise, formée à l’AC Bazancourt Reims, déjà multiple championne du monde et championne olympique de VTT, dont le talent semble décidément ne connaître aucune limite.
Mais autour PFP, c’est l’ensemble des championnes françaises qui ont brillé au plus haut niveau sur ce Tour, avec 4 étapes remportées sur les 9 proposées, 4 tops 10 au classement général final, et la 1ère place du classement par équipe pour FDJ Suez. Une performance qui met en lumière le travail des clubs formateurs de la FFC.
Pauline Ferrand-Prévot : la plus grande ?

Deux victoires d’étape (dont la dernière vêtue de jaune) et le classement général, on pourrait se contenter de dire que « PFP » a marqué cette édition de son empreinte. On pourrait, certes, magnifier cette victoire en soulignant sa précocité, puisqu’elle intervient au terme d’une première saison sur route, après dix ans exclusivement consacrés au VTT. Mais précisément, ce que l’histoire du sport retiendra c’est le talent insensé et transdisciplinaire de celle qui fut une première fois championne du monde sur route, puis de cyclo-cross, avant de l’être 5 fois en VTT (pour s’en tenir au seul XCO) et que l’ensemble de son œuvre hisse au statut, qu’elle partage avec la seule Jeannie Longo, de plus grande cycliste de tous les temps.
Mais foin d’histoire. Pour s’en tenir au présent, ce dont Pauline est désormais le nom, c’est un véritable renouveau du cyclisme féminin français au plus haut niveau. À elles deux, PFP et Maëva Squiban n’ont-elles pas remporté la bagatelle de 4 étapes sur les 9 proposées ?
Maeva Squiban : révélation ou confirmation ?
De fait, sur cette édition 2025 du Tour de France Femmes, l’astre champenois n’a pas brillé seul, et n’a pas éclipsé la galaxie du cyclisme tricolore. Incontestablement, la révélation 2025 s’appelle Maëva Squiban. Encore peu attendue à ce niveau, la jeune Bretonne formée à l’AC Gouesnou (Finistère), elle aussi deux fois victorieuse, a explosé sur la scène internationale. Pour Emilian Broë, en charge de la relève féminine à la FFC, Squiban fait preuve d’une sérénité nouvelle : « Maëva, c’est un talent qui saute aux yeux. On l’avait repérée dès sa première année cadette, quand elle est devenue championne de France à la surprise générale, sur un vélo qu’on lui avait prêté, ou quand elle a gagné le Chrono des Nations Juniors.

Elle a un coup de pédale comme j’en ai rarement vu. Mais son passage chez les espoirs a été un peu difficile. Malgré son talent indiscutable, elle a traversé une période de doutes, de moindre investissement. Sa deuxième place sur l’étape du Grand-Bornand l’année passée a signé son retour. UAE ne s’y est pas trompé, qui a immédiatement racheté sa dernière année de contrat. »
Les championnes françaises au sommet
Dans un peloton professionnel féminin lui-même de plus en plus dense, la présence des Françaises a pesé de façon systématique, à tous les étages de la course :
- Cédrine Kerbaol, formée au Saint-Renan Iroise Vélo (Finistère), exprime sa solidité chaque année un peu plus haut que la précédente.
- Juliette Labous, formée au VC Morteau-Montbenoît (Doubs), et Evita Muzic, formée au Guidon Bletteranois (Jura), ont crevé l’écran dans le rôle de coéquipières de luxe auprès de Demi Vollering, obtenant chacune un top 10 au général à l’arrivée.
- La jeune Julie Bégo, formée au Chambéry Cyclisme Compétition (Isère), a révélé son gros potentiel en dépit de lacunes techniques encore à combler.
- Enfin, Émilie Morier, passée par le Triathlon avant de rejoindre la FFC au sein de la Jouffroy Academy (Hérault), s’est montrée déjà très en vue sur la plus grande course par étapes du monde, un mois seulement après son passage chez les pros.
Le résultat d’un gros travail de formation du cyclisme fédéral
Le Tour de France Femmes 2025 restera dominé par la figure tutélaire de Pauline Ferrand Prévôt, mais les connaisseurs s’en souviendront aussi comme du moment où les circuits de formation du cyclisme français (clubs et pôles de performance) ont porté leurs fruits sur la plus haute branche de l’arbre. Un arbre dont le bourgeonnement annuel s’annonce désormais régulier.
On peut envisager un bel avenir pour le cyclisme français féminin. L’exemple de nos championnes encouragera sans doute les vocations et la prise de licences dans les clubs formateurs de la FFC qui préparent déjà activement leur saison 2026.
Ainsi, on a vu sur le bord des routes briller nombreux les yeux des jeunes imitatrices de Pauline Ferrand Prévôt. Parmi elles, 48 heureuses élues, sélectionnées dans les clubs FFC, ont pu participer à l’opération “Elles Arrivent” pour se rapprocher au plus près de leurs héroïnes en parcourant le tracé des étapes de ce Tour 2025 juste avant le passage des professionnelles.
Souhaitons-le. 2025 est ce point de bascule au-delà duquel le sort des plus grandes courses cyclistes féminines ne se décidera plus sans que les Françaises y aient voix au chapitre !
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