Prévention santé – Problématiques médicales liées au sport
Le bénéfice pour la santé des différentes disciplines du cyclisme est démontré et doit être encouragé. Cependant, certains risques doivent être pris en compte.
Hors traumatismes crâniens et traumatismes du rachis, s’il n’existe pas de handicap sévère, la pathologie traumatique n’entraîne pas de contre-indication à la pratique du cyclisme.
Il est important de rappeler ici les bases de la prise en charge des blessures : le respect des temps de cicatrisation des lésions, le travail de rééducation et de réathlétisation raisonnés permet une reprise dans les meilleures conditions. La non-adhésion à ces principes peut entraîner une chronicisation des lésions nuisant à la pratique et à la performance.
Certaines problématiques médicales spécifiques directement liées à l’activité cycliste peuvent avoir un effet à long terme sur la santé et doivent être prises en compte.
Vous pensez avoir ou on vous a déjà fait remarquer que vous aviez un problème avec la nourriture
Cette simple question évoque le risque d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). C’est une problématique fréquente – notamment chez les pratiquants des sports où le contrôle du poids est important.
Les TCA sont définis comme des « perturbations persistantes de l’alimentation ou du comportement alimentaire entraînant un mode de consommation pathologique ou une absorption de nourriture délétère pour la santé physique ou le fonctionnement social ». Les TCA sont fréquents dans le sport de haut niveau, le plus courant étant appelé « anorexie mentale ». Ils peuvent être la cause ou la conséquence d’un déséquilibre énergétique.
La recherche d’une nutrition adaptée et équilibrée est parfaitement normale. La recherche du contrôle du poids de manière permanente, voire la perte de contrôle pathologique sur la nourriture peuvent entraîner un déséquilibre entre les calories consommées et le besoin réel de l’organisme, pour maintenir sa structure et ses capacités. Un déficit énergétique se crée avec des apports caloriques insuffisants par rapport aux calories dépensées à l’entraînement. Ce déficit énergétique est appelé REDS (Relative Energy Deficiency in Sports – Déficit énergétique relatif dans le sport). Il entraîne une diminution des sécrétions hormonales et des altérations de nombreux processus métaboliques, avec effets négatifs multiples sur les fonctions cardiovasculaires, digestives, immunitaires, sur le cycle menstruel des femmes, et sur la densité osseuse avec des risques de fractures.
- Un des premiers signes du TCA est l’impression de ne plus avoir de liberté dans ses choix alimentaires. Le fait de sentir qu’on a un problème avec la nourriture, ou d’avoir cette observation réalisée par un proche doit faire impérativement consulter. La plateforme Stoptca peut être une solution de première approche de la problématique.
Vous êtes une femme et vous n’avez plus eu de règles pendant plus de trois mois
C’est parfois le premier point d’appel vers un REDS . L’absence de règle ou aménorrhée secondaire n’est pas une situation « normale » et doit faire consulter.
Vous avez eu un traumatisme crânien ou une commotion cérébrale
Un traumatisme crânien est un choc sur la boîte crânienne.
Celui-ci peut être sévère avec des lésions cérébrales franches, visibles sur les imageries (scanner, IRM), entraînant des conséquences évidentes sur le fonctionnement du cerveau – par exemple un coma, des troubles moteurs, des troubles cognitifs sévères. On parlera dans ces circonstances de traumatisme crânien grave.
Mais le traumatisme crânien peut être plus « léger » n’entraînant à priori pas de conséquence criantes immédiatement mais pouvant laisser d’authentiques séquelles neurologiques à long terme en cas de négligence. On parle alors de commotion cérébrale.
La commotion cérébrale est une « blessure du cerveau » – comme on peut avoir une blessure musculaire à la suite d’un choc. Mais les conséquences ne sont clairement pas du même ordre ! Cette blessure n’est pas directement visible, pas palpable, les symptômes sont parfois très discrets, les images réalisées par les radiologues ne montrent pas d’anomalies, et pourtant la « blessure » est là, faite de petites lésions des cellules du cerveau (les neurones) ou des communications entre ces cellules (les axones), de micro-saignements dans le cerveau. Ces lésions doivent être impérativement reconnues et prises en charge de façon adaptée.
Reprenons notre comparaison avec le muscle : une blessure musculaire négligée et mal cicatrisée entraîne un risque secondaire de déchirure ou de rupture, et laisse des douleurs à long terme et une baisse de performance musculaire. Il en est de même pour le cerveau. Ne pas laisser la cicatrisation des lésions se faire correctement peut entraîner des séquelles de long terme. On pourra retrouver notamment des maux de tête chroniques, des troubles de l’équilibre, des troubles de la vigilance, des troubles de mémoire, etc….
La première difficulté de la commotion est d’être reconnue. Bien trop souvent, le choc à la tête paraît bénin et n’est pas pris en charge. Tout choc à la tête devrait être évalué.
La deuxième difficulté est d’accepter le principal traitement : le repos du cerveau. Les protocoles sont aujourd’hui bien codifiés.
La commotion bien prise en charge, dans la majorité des cas, ne laisse pas de séquelle. Mais il y a lieu d’éviter la répétition des chocs.
La FFC propose ses recommandations adaptées sur l’espace licencié.
- Si vous avez eu un traumatisme crânien, il est important d’en discuter avec un médecin spécialiste ou un médecin du sport.
Vous éprouvez régulièrement une gêne respiratoire à l’effort
C’est maintenant bien intégré, la pratique du cyclisme – notamment les disciplines d’endurance, entraîne fréquemment des manifestations respiratoires appelées communément asthme d’effort , et plus scientifiquement « bronchoconstriction induite par l’effort ». Lors de l’effort, la respiration à fréquence élevée et haut volume, faisant circuler dans les bronches de l’air air sec ou froid, des pollens et autres allergènes, et des microparticules liées à la pollution sont la source de cette problématique. Si le diagnostic semble facile, il existe des diagnostics différentiels, et une prise en charge spécialisée doit être réalisée.
Vous avez expérimenté une baisse inexpliquée de performance
Les causes de baisse de performance sont multiples. Inadaptation des charges de travail et du rythme des compétitions, de la nutrition, mauvais sommeil, stress, maladie virale banale, surcharge de travail, fragilité psychologique transitoire, etc… sont des causes communes de baisse de performance facilement évoquées. Et souvent facilement résolutives.
- Mais une baisse de performance durable, non facilement expliquée, peut avoir une cause médicale – notamment cardiaque, respiratoire, vasculaire, etc…. et doit faire l’objet d’une consultation spécifique et être explorée.