Équipe de France

Pôles positions 

CREPS Bourges

À Bourges, dans le cadre du CREPS, les résidents des pôles Relève Endurance et Ultramarin bénéficient des mêmes structures, et de compétences croisées. Le lieu accueille aussi les stages relève endurance.

Parmi les nombreuses disciplines représentées, le CREPS (pour rappel : Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive) de Bourges héberge 3 pôles FFC : au pôle Relève Piste Endurance, il faut ajouter désormais le pôle France Cyclisme Outre-mer récemment installé, et le pôle France Jeunes BMX

François Lamiraud, manager de la filière piste, supervise les deux premiers. « Même si de facto le pôle France Cyclisme Outre-mer accueille actuellement une majorité d’athlètes orientés vers les disciplines de sprint, il s’agit de deux structures Relève, ayant vocation à former et accompagner les futures élites », explique-t-il. 

Lorsqu’après avoir déjeuné au restaurant du CREPS, nous accédons au centre-piste, ils sont tous là. François Lamiraud bien sûr, mais aussi les 2 entraîneurs du pôle endurance, Anthony Sudlow et Arthur Pennetier. Période de vacances scolaires oblige, ce n’est pas à un entrainement du pôle que nous allons assister, mais au premier jour d’un stage Équipe de France Relève consacré à la poursuite par équipes. Des 9 athlètes, 4 garçons et 5 filles, Violette Demay est ici la seule pensionnaire à plein temps. 

Stage Équipe de France Relève 

La séance inaugurale verra les 2 collectifs – filles et garçons* – travailler la technique des relais. Elle comprendra 3 efforts à allure course (ou presque), mais lancés, pour ne pas trop marquer les organismes. Le temps au tour est calculé en fonction des conditions aérologiques (pression atmosphériques et hygrométrie), assez défavorables en l’occurrence. Pour certains dont c’est la première convocation ici, il s’agit de se familiariser avec les 200m (et non pas 250), la quasi-absence de lignes droites et le dessin de la piste du CREPS. D’une piste à l’autre, on le sait, les sensations varient considérablement : prise d’appui dans le virage, trajectoires de relais… 

*Garçons : Luca Menanteau, Pablo Laruelle, Lenaic Imbourg, Leo Busson. 
Filles : Léonie Mahieu, Mélanie Dupin, Chloé Saugrain, Violette Demay, Ilona Rouat  

Anthony Sudlow et Arthur Pennetier, les 2 entraineurs du pôle Endurance, officient également sur les stages, où le premier se dédie au collectif garçons et le second aux filles. Ils travaillent en étroite collaboration au fil de l’année, que ce soit dans le cadre du pôle que dans celui des Équipes de France Relève. « Nous nous complétons parfaitement, explique Sudlow. Mon profil est plutôt celui du ‘sport scientist’ académique, alors qu’Arthur a une expérience du terrain bien plus solide. » En effet, après avoir mené à bien un master dans son pays d’origine, le Britannique est l’auteur d’une thèse réalisée à l’Université de Toulon sur « les effets de la croissance et de la maturation sur les profils force-vitesse » :

« J’ai toujours aimé le sport et la science, et je me suis dirigé vers les sciences du sport après avoir lu l’autobiographie de Chris Hoy, poursuit-il dans un sourire. C’est pendant ma thèse à Toulon que j’ai commencé à collaborer avec la FFC via le pôle France Cyclisme Outre-mer.  J’ai proposé à François Lamiraud de faire du testing physiologique, puis des profils de puissance avec les sprinters. » 

En pôle, athlètes et lycéens 

Quant à Arthur Pennetier, ancien coureur lui-même, passé par les STAPS, détenteur d’un DE JEPS cyclisme traditionnel, il fut entraineur pour le compte du comité AURA puis du pôle Espoir de Guéret. Il connait donc parfaitement les enjeux et les contraintes liées au double-projet sportif et scolaire des athlètes. De fait, en pôle, les athlètes (déjà) de haut-niveau sont aussi (encore) des élèves. Le plus souvent lycéens mais, comme le souligne Arthur Pennetier « on peut se poser la question de savoir si nous n’aurons pas bientôt vocation à intégrer des collégiens, tant il semble que la carrière de haut-niveau soit de plus en plus précoce. »

Il est vrai que les champions cyclistes arrivent à maturité de plus en plus jeunes et sont tenus d’assumer de plus en plus tôt des charges d’entrainement toujours plus importantes. Dans ces conditions, comment leur assurer une scolarité complète et épanouie : telle est la question à laquelle sont confrontées les instances, et à quoi il faudra répondre pour protéger nos jeunes athlètes de la déscolarisation prématurée.

Sport, Scolarité, Sociabilité 

Ainsi dispose-t-on autour des pensionnaires toutes les compétences utiles à la réalisation du double projet – au même titre qu’un entraineur, ils bénéficient d’un ou d’une conseillère pédagogique. Cependant Arthur Pennetier parle même, non pas d’un double, mais d’un triple projet : « car nous avons mission d’éducation, précise-t-il, et il ne suffit pas de veiller au bon suivi de leurs performances et de leurs résultats scolaires. Il faut aussi qu’ils s’épanouissent au point de vue des relations sociales. Nous devons veiller à ce que le sport de haut-niveau ne les désocialise pas. »  

Ce dernier aspect est particulièrement sensible pour les pensionnaires du pôle France Cyclisme Outre-mer, comme l’explique un de leurs entraîneurs, Gilles Suares, lui-même originaire de Guadeloupe : « Outre les compétences techniques que je partage avec mon binôme Corentin, la raison de ma présence ici est aussi « culturelle. » Je suis ici pour accompagner, et aider à s’adapter, des jeunes qui sont loin de leur famille et parfois très dépaysés. » 

Par ailleurs, l’effectif du pôle France Cyclisme Outre-mer est essentiellement composé de sprinters, lesquels non seulement cohabitent avec leurs camarades de l’endurance, mais bénéficient des mêmes ressources et compétences. « Cette transversalité, ou cette mise en commun des compétences est assez unique » commente François Lamiraud, manager de filière qui supervise les 2 structures. 

Non seulement les deux entraîneurs Corentin Davy Gilles Suares se concertent avec leurs homologues du pôle endurance, avec qui il vont parfois jusqu’à concevoir des séances communes. 

Mais le pivot d’articulation des 2 pôles entre eux, c’est Alexandre Durguerian. Ex-préparateur physique du pôle olympique, plébiscité par les athlètes, ce grand spécialiste de musculation applique avec les athlètes en formation ce qu’il a appris auprès du très haut niveau : « La musculation réclame un apprentissage. Mon rôle auprès de ces athlètes en construction a 3 dimensions : éducative (leur apprendre à s’entrainer, aussi bien qu’à atteindre une meilleure conscience de leur corps par un travail de de posture, de placement), technique (réaliser des mouvements de musculation dont ils ont besoin pour développer leurs qualités, avec la plus grande précision : ils ont d’autant plus de risque de se blesser que leur force est élevée) et physique (progression objective de leurs performances). C’est aussi de m’adapter à la situation de chacun : certains arrivent ignorant tout de la musculation et il faut leur apprendre la technique ; d’autres en savent déjà un peu plus, avec qui on peut travailler déjà dans la dimension physique. »  

Cette transversalité des compétences entre sprint et endurance est unique : c’est une expérience à suivre de près !