Formateurs d’avenir et champions en devenir

L’Équipe de France de cyclisme a brillé de tous ses feux sur les routes du Tour de l’Avenir. Le collectif garçons a porté du premier au dernier jour, portant Paul Seixas à la victoire. Et chez les filles, Marion Bunel est montée sur la seconde manche du classement final, tandis que Célia Géry trustait les victoires d’étapes. Quand le talent des jeunes athlètes s’articule aux savoir-faire des clubs formateurs, l’avenir s’éclaire.
Bien sûr, beaucoup des coureurs du Tour de l’Avenir sont déjà sous contrat avec des groupes professionnels, et c’est le cas de Paul Seixas, tout récent vainqueur de l’édition 2025, opérationnel en World Tour depuis cette année. Mais la course de référence des U23 précède l’entrée de plain-pied dans la carrière professionnelle proprement dite. Et en tant que moment charnière, elle témoigne à la fois du talent des athlètes qu’elle met en exergue, aussi bien que de leurs parcours de formation.
À ce stade, le niveau et les résultats de Paul Seixas, Maxime Decomble, Marion Bunel, Célia Géry et consorts doivent encore beaucoup à leurs clubs formateurs et à leurs expériences avec l’Équipe de France.
François Trarieux et son « mentor » Pierre-Yves Châtelon sont donc les observateurs privilégiés de ces carrières en devenir.

Lors du Tour de l’Avenir, le premier nommé avait fonction de directeur sportif, et sait que son rôle auprès de ces jeunes en pleine éclosion consiste aussi bien à guider qu’à laisser faire, à tenir la bride aussi bien qu’à la lâcher, à donner des indications aussi bien qu’à faire silence aux moments choisis.

Seixas est déjà connu comme le loup blanc, au point que pèse sur ses épaules le classique et écrasant présage dont il se serait bien passé, et qui en fait le prochain vainqueur français du Tour de France. Rien que ça.
Au départ de Tignes le 23 août, le coureur de Decathlon-AG2R-La Mondiale faisait figure de favori. Et de fait, lui que son air absorbé semble mettre à l’abri de toute pression, a réalisé le meilleur temps sur le prologue, et revêtu le premier maillot jaune de ce Tour de l’Avenir, en dépit d’un refroidissement persistant depuis deux semaines.
Ce premier soir, François Trarieux misait déjà sur les possibilités stratégiques ouvertes par la 12ème place de Maxime Decomble, potentiel « brouilleur » (de cartes, de communications), qui contribuerait à rendre illisible le jeu de l’Équipe de France : « Envoyer Maxime à l’avant nous permettrait de protéger Paul d’autant mieux, explique le DS. Toute la semaine, le maître-mot de notre stratégie serait la surprise. L’idée était d’être toujours là où l’on ne nous attendait pas. »
Dont acte. Chaque jour, cette Équipe de France redoutable aussi bien physiquement que tactiquement sèmerait la panique et la confusion dans l’esprit de ses adversaires, aurait toujours un coup d’avance.
On sait ce qu’il advint au plan du résultat : le jaune ne quitta jamais le clan tricolore, Seixas ayant perdu le maillot au profit de son coéquipier Maxime Decomble, pour le lui reprendre à l’occasion du dernier chrono, inscrire son nom au palmarès d’une course qui a souvent révélé les plus grands.
Côté Équipe de France féminine, l’avenir ne s’annonce pas moins faste. Les deux protagonistes du dernier championnat de France de l’Avenir ont porté haut les couleurs tricolores sur le Tour. Marion Bunel n’a pas réussi à réitérer sa victoire de 2024, mais il ne s’en est pas fallu de beaucoup, et sa 2ème place finale est admirable. Quant à Célia Géry, son punch irrésistible a fait mouche trois fois aux arrivées, lui attribuant le classement par points.

S’il faut donc, certes, rendre hommage au talent et au travail de nos jeunes champions, il ne faut pas oublier le rôle révélateur et formateur, non seulement des coaches de l’EDF, mais aussi des clubs qui ont accompagné leur jeunesse.
Paul Seixas est successivement passé par les bons soins du Lyon Sprint Évolution et du VC Villefranche-en-Beaujolais.
Maxime Decomble doit beaucoup au VS Ciotaden et au VC La Pomme-Marseille.
Célia Géry est fidèle depuis ses débuts au VC Rambertois.
Et Marion Bunel est passé par les rangs du VC Bernay puis du VC Lisieux.
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