Jeux Olympiques

Des déceptions à surmonter 

jo paris 24 cyclisme piste

La journée de mercredi, de nouveau, a été cruelle pour les pistards français, rapidement éliminés du tournoi masculin de vitesse individuelle. La PPE féminine s’est classée à la 5ème place finale. Quant à Mathilde Gros, elle passait brillamment le premier tour du keirin.

Pour la première fois depuis quelques jours, des traces blanches se laissaient voir dans le bleu du ciel. Certes, la chemise collait bien encore un peu à la peau dans l’enceinte du vélodrome, mais spectateurs et journalistes n’étaient pas en nage comme mardi. Le thermomètre était descendu de deux ou trois degrés, et la théorie voulait que la piste fût un peu moins rapide que la veille, où les records du monde étaient tombés dans toutes les épreuves par équipes (désormais perchés à 3’40’’730 pour la PPE et 40’’949 pour la VPE !) 

Pourtant les qualifications de la vitesse individuelle tendaient bientôt à montrer que le bois de Saint-Quentin était encore loin de coller aux boyaux. En effet le record du monde du 200m lancé est tombé deux fois de suite. D’abord sous les coups de boutoir de l’Australien Richardson, auteur d’un 9’’091, puis à nouveau sous la pédalée étonnamment fluide de Lavreysen qui descendit la marque à 9’’088 – la barre symbolique des 9 secondes se rapproche. 
La soirée à nouveau, s’annonçait plus difficile pour les Français en lice. Rayan Helal et Sébastien Vigier réalisaient respectivement les 13 et 17ème temps, puis s’inclinaient tous deux leurs matches en 1/32ème. Seul Rayan se tirerait de ces premiers repêchages. Manque de chance c’est à Harrie Lavreysen qu’il serait opposé en 1/16ème de finale – il repasserait donc par les repêchages, échouant cette fois-ci contre le Japonais Kaiya Ota. 

Entre temps, pour le premier tour du Keirin, Mathilde Gros avait quelque peu rassuré en passant brillamment son premier tour. La Française a attaqué de loin, à deux tours de l’arrivée, résista au retour de Katy Marchant et ne fut dépassée que par la néo-zélandaise Ellesse Andrews. 

Vint ensuite l’heure du premier tour de la poursuite par équipe féminine. À haut niveau on le sait la moindre erreur coûte (très) cher. On a vu Victoire Berteau, assignée au poste 4, prendre un mauvais départ, et avoir besoin d’un demi-tour pour se replacer dans le sillage de ses coéquipières, un effort intempestif d’entrée dont il est impossible de se remettre. « Dès lors, la messe était dite, commente Samuel Monnerais. Victoire devait assurer un relais de 3,5 tours, elle ne pourra tenir que 2, ce qui ne laisse pas assez de temps aux autres pour récupérer et dérègle l’ensemble. » Par ailleurs tout ralentissement est immédiatement fatal, car un braquet calculé au plus juste pour une allure donnée ne se « relance » pas, comme l’explique Marion Boras de son côté. Le résultat est un temps comparable à celui d’hier, alors que l’équipe visait 4’06’’ soit 2 secondes plus vite, et ne manque la qualification pour la petite finale que de 8/10ème. Parce qu’en sport, il faut toujours regarder vers l’avant, Samuel Monnerais tint à tourner la page : « Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement, je n’ai pas encore parlé avec Victoire mais pas question de l’accabler, elle est suffisamment dévastée. Nous devons au public français de lui délivrer une belle poursuite ce soir, quelle que soit la place pour laquelle nous concourons. » En effet, l’erreur est humaine et joue de vilains tours aux humains – cette fois-ci elle est tombée sur Victoire Berteau, incompréhensiblement. 

En fin de soirée, la promesse de Monnerais a été tenue, et les filles de la PPE françaises ont livré au public cette fameuse « belle poursuite » dont elles sont capables, réalisant leur meilleure performance avec un 4’06’’987, dont il faut tout de suite dire que dans les conditions aérologiques de la veille il aurait valu une bonne seconde de mieux, au moins un 4’06’’00. En effet, presque toutes les équipes roulaient hier 1 à 2 secondes moins vite que la veille. Les 4’04’’306 des Américaines pour la médaille d’or auraient ainsi à coup sûr donné un nouveau record du monde si les finales s’étaient tenues un jour plus tôt. Quant à nos athlètes françaises, laissons le mot de la fin à la sage Marion Borras : « On était là pour le podium, donc c’est une déception. Même s’il fallait sortir un 4’04’’ pour s’ouvrir les portes de la grande finale et ça, clairement, on n’en est pas encore capables. Par contre, cette performance qui nous remonte enfin le moral ce soir, elle nous aurait permis de disputer le bronze, c’est un peu frustrant. » 

Place aux courses en peloton. Le découragement n’est pas de mise, et l’équipe de France a de belles cartes à jouer, hommes et femmes, sur les Omniums et les Madison.