Championnats de France

Léo Godin, U17 et champion de France Élite de VTT DH 

Léo Godin champion de France VTT descente DH 2025

Aux Deux-Alpes, le titre de champion de France Élites est revenu… au champion de France U17. Très conscient d’avoir reçu un bon coup de pouce du destin, Léo Godin n’en est pas moins parmi les meilleurs descendeurs de sa génération, même si son histoire reste encore à écrire.

En ces temps de changement climatique, s’il est bien une chose qui échappe à la maîtrise technique de l’humanité, c’est la météo ! Et c’est tant mieux, car le beau temps serait à vendre.
Le championnat de France de VTT DH 2025 qui se tenait le week-end dernier aux Deux-Alpes, est venu nous rappeler une vérité très simple : l’état du ciel participe à la glorieuse incertitude du sport.

Car, oui, si Léo Godin est devenu champion de France, non seulement de sa catégorie U17, mais aussi bel et bien champion de France des élites, il le doit en partie aux circonstances, et il le sait pertinemment. Il s’en amuse « Je sais bien qu’à 15 ans, je n’ai pas les moyens de battre Loïc Bruni ! », et c’est avec lucidité qu’il analyse ce résultat au-delà de toute attente : « C’est au moment de la manche de placement que je suis devenu champion de France, au fond, raconte-t-il joyeusement. J’ai fait une descente satisfaisante, mais pas parfaite. J’étais bien parti, et puis j’ai eu du mal à garder ma vitesse, j’ai commis une, puis deux erreurs… À l’arrivée mon chrono était satisfaisant, mais pas incroyable. J’étais 3ème dans ma catégorie et – tout est là – 23ème au scratch : c’est pour ça, parce que je n’étais pas dans les 20 premiers, que je suis reparti tôt le lendemain, et donc avant que la pluie transforme la piste en patinoire ! »

Mais, si toute victoire (et même tout évènement qui advient) se tient à la convergence d’un faisceau de déterminations innombrables, il faut savoir saisir sa chance. En finale, le jeune coureur des Gets améliore son temps de 2 bonnes secondes, preuve d’une excellente descente. Si Léo éprouve malgré tout une forme de déception, c’est celle de n’avoir pas pu battre « à la régulière » ses rivaux directs et authentiques, Juliano Lavergne et Quentin Barbe, rentrés pour leur part dans les 20 premiers de la manche de classement et donc partis l’après-midi le jour de la finale, sous la drache.
 

La performance n’en reste pas moins excellente, et ce n’est pas non plus sur le cours d’un long fleuve tranquille que Léo Godin est descendu ce week-end, aux Deux-Alpes Et la piste, qu’il a certes pratiquée avant que la pluie ne la défigure, convenait précisément à ses qualités personnelles. « J’aime la pente et les pistes techniques, dit l’adolescent. Les pistes trop simples ne sont pas à mon avantage. »

On le sait, un bon run nécessite une longue préparation, un patient « travail de la piste. » Tout débute par un track-walk, une reconnaissance pédestre, et un premier décorticage au cours duquel chacun commence à imaginer ses lignes. Il faut savoir qu’une fois choisie la trajectoire, c’est à 10cm près qu’il faut savoir placer ses roues. Les recos sont des moments où chacun essaie d’espionner les lignes de ses concurrents sans dévoiler les siennes – vain espoir ! En tout état de cause, y on passe et repasse, sur ses deux roues mais aussi, inlassablement, dans sa tête. « La piste, il faut la savoir sur le bout des doigts », dit Léo. Et c’est la pertinence de cette méticuleuse analyse et l’intégration patiente de sa ligne, qui ouvre au pilote le champ des sensations, car alors seulement il pourra se laisser aller.

Autant ou plus que de témérité ou d’imprudence, la DH est donc une affaire de calcul.

Quant à l’avenir de Léo Godin, notre champion de France 2025 ‘’toutes catégories’’, il est comme ses lignes : lui seul est en mesure de le tracer, d’en écrire les prochains chapitres.
Le lycéen, qui confesse être « comme tous ceux de [son] âge, l’école, ça nous embête un peu » mais se montre cependant très responsable, se consacre corps et âme à son sport. Les communes des Gets et de Tanninges le soutiennent matériellement, pour ne rien dire de ses parents !

Le reste appartient à son talent et son envie.
Façon de dire qu’il a tout pour lui.