Jeux Olympiques

La France première nation du cyclisme

Au terme des Jeux Olympiques, le bilan du cyclisme français est remarquable : neuf médailles, dont trois d’Or font de la France la première nation du cyclisme, lequel contribue aussi largement (20% des médailles d’or françaises reviennent à la FFC) au rayonnement du sport français dans son ensemble.

Le rideau est tombé et ce matin le silence est assourdissant. Mais dans nos têtes bruissent encore deux semaines d’acclamations adressées à nos champions – et des exclamations qu’ils nous arrachaient. Et derrière nos paupières qui s’abaissent, ils ont imprimé des émerveillements, des images indélébiles. 

Il est peu de dire que le cyclisme français aura brillé, et qu’il aura été au rendez-vous de ces Jeux Olympiques à domicile, qui plus est des Jeux exceptionnels, au rayonnement sans précédent. « Les Jeux Olympiques sont une compétition à part, plus grande que toutes les autres », aime à rappeler Florian Rousseau. Eh bien, cette édition 2024 fut en quelque sorte encore plus grande.  

La FFC peut s’enorgueillir non seulement d’avoir fait de la France la première nation cycliste, mais d’avoir solidement contribué à la gloire du sport français dans son ensemble. Le tableau des médailles est formel : neuf médailles dont trois titres olympiques ! Nos 3 médailles d’or représentent un cinquième des 16 médailles d’or françaises. 

Surtout, le cyclisme français a brillé dès les premiers jours – d’entrée de Jeux ! – et ainsi il a sa part dans ce formidable engouement populaire qui s’est alors levé pour ne plus retomber. La rue Lepic et la butte Montmartre, absolument noires de monde, eurent-elle vibré de la même façon sans la présence aux avant-postes des Bleus Valentin Madouas et de Christophe Laporte ? Les deux routiers ont vécu là, de leur propre aveu, une expérience exceptionnelle, à quoi même le Tour de France ne se compare pas ! 
Mais rappelons-nous les débuts. Le succès éblouissant de Pauline Ferrand-Prévôt, championne au rayonnement international, puis la médaille d’argent de Victor Koretzky au terme d’une course échevelée qui aura fait se dresser les cheveux sur la tête du public : nos vététistes ont bel et bien déclenché l’enthousiasme autour du cyclisme (sans oublier la performance de Juliette Labous qui à défaut de médaille s’était déjà accordée au diapason des meilleures nations.) Ils ont mis le feu aux poudres olympiques. 

Vint ensuite l’embrasement de la Concorde pour la fougue d’Anthony Jeanjean et son alley-oop double flair. Puis – et ce fut à n’en pas douter l’acmé de ces Jeux Olympiques 2024 – le triplé absolument ahurissant de nos pilotes de BMX Race. Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu tous trois sur le podium, fiers et radieux sous trois drapeaux français, c’est une image historique au sens exact du terme. Le dernier triplé français aux Jeux d’été remontait à 1924. Tout cela avait gonflé le cœur du public français, et ce fut la « vélorution » de la butte Montmartre, où le cyclisme conjugua ferveur populaire et dimension planétaire. 

Puis vint une semaine de piste qui nous réserva, il est vrai, quelques moments difficiles et quelques déceptions. Mais aux esprits chagrins, il faut suggérer un pas de recul (outre le fait que la haute performance est une ligne de crête) et une perspective sur le tableau d’ensemble. « La piste, c’est une unité de lieu, remarque le président Michel Callot. Toutes les nations sont présentes et se partagent l’espace physique du centre-piste. Si on avait pu réunir sur un même site de compétition toutes les disciplines du cyclisme, alors c’est la domination de la France qui aurait sauté aux yeux ! » 

Cela dit, comment oublier ce héros français du vélodrome que fut Benjamin Thomas, nouveau champion olympique de l’omnium, et auteur d’une course où la perfection tactique le disputa à l’intensité dramatique ? Comme Pauline Ferrand-Prévôt, comme Joris Daudet, Benjamin Thomas s’est enfin accompli sur ces Jeux Olympiques 2024. Ces trois champions majuscules ont entretenu avec l’olympisme un rapport parfois difficile, voire douloureux. Mais ils ont persévéré, et ce sont les Jeux qui viennent donner une forme « définitive » à leurs carrières exemplaires. 

Laissons la conclusion à Florian Rousseau, directeur du programme olympique à la FFC : « Ces Jeux Olympiques sont une immense réussite pour l’équipe de France de cyclisme et pour la FFC. Le cyclisme y représente cinq disciplines, mais il n’est qu’un. Le tableau des médailles témoigne de ce succès, mais je veux avoir aussi un mot pour les déçus, car tous se sont battus de façon exemplaire, ont irréprochablement incarné nos valeurs. »