Femme puissante : Camille Maire, athlète et élue

Alors que sa brillante carrière sportive, loin d’être achevée est cependant plus proche de la fin que du début, Camille Maire siège au Bureau Exécutif de la FFC, où elle entend mettre son expérience au service de son sport, et de la condition des athlètes féminines en particulier.
Elle devait avoir autour de six ans, dit-elle. Elle était la troisième d’une fratrie de quatre – pas la « petite », mais pas l’aînée non plus. Certes, son père pratiquait le cyclisme, mais la route, soit un cyclisme tellement éloigné de celui qu’elle allait découvrir : c’est au détour d’une balade en famille qu’elle découvre le BMX Race. Elle veut immédiatement s’essayer sur cette étrange piste bosselée, onduleuse, posée sur le paysage tel un serpent mythologique sortant de terre – et c’est le coup de foudre. Elle prend aussitôt sa licence. Depuis lors, elle et son sport ne se sont plus quittés.

D’autant que les résultats pleuvent. Le chemin est connu, l’ascension est rapide, des compétitions départementales et régionales à une première qualification pour les championnats de France, puis d’Europe, puis… du Monde.
Bien sûr, emmener une enfant de 10 ans concourir en République Tchèque ou aux Pays-Bas suppose ce fort investissement de la famille, sans lequel il est difficile de faire décoller les carrières sportives. Au moins jusqu’à ce que les structures d’excellence prennent le relais. Adolescente en effet, elle intègre le pôle France à Bourges, avant de rejoindre le pôle Élite à Aix-en-Provence.
C’est le début du brillant parcours que l’on sait, émaillé de titres nationaux et de nombreux tops 10 internationaux : une véritable fabrique de souvenirs, dont le fleuron reste les mondiaux de Nantes en 2022, où elle se sentait voler jusqu’à une malheureuse chute en finale. Celle qui, se ressouvenant de ses premiers tours de piste et de ses premières chutes, se décrit comme une enfant casse-cou et têtue, une adolescente obstinée et une adulte déterminée vient aujourd’hui de passer cette trentaine, qui en fait à la fois une jeune femme et une personne d’expérience.
Une personne capable de passer au crible de l’analyse ses plus grandes émotions sportives, une personne capable de recul sur les structures de fonctionnement de son sport.
Voilà pourquoi Marie-Françoise Potereau, vice-présidente et Myriam Prétot, en charge du cyclisme au féminin, l’ont sollicitée – et pourquoi elle siège désormais au bureau exécutif de la FFC, élue en charge de la représentation des SHN (sportifs de haut niveau) et parmi eux, des femmes. Bien loin de se considérer féministe au sens militant, elle n’en constate pas moins qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer l’égalité de traitement ente hommes et femmes. Elle attire aussi l’attention sur le peu d’études réalisées sur les spécificités physiologiques féminines en matière d’entrainement. Les ajustements de programmation et d’alimentation au cycle menstruel restent un point aveugle de la physiologie sportive. « J’ai souvent demandé à être guidée sur ce plan quand j’étais en Équipe de France, mais je n’ai guère trouvé de réponse, dit-elle. C’est encore une question d’évolution des mentalités : on cherche moins quand il s’agit des femmes. »
À sa façon aussi modeste que déterminée, Camille Maire entend bien porter sa pierre à l’histoire du cyclisme féminin. Elle militera pour la formation et la présence accrue d’entraîneurs femmes, formées (c’est pour elle une priorité absolue) aux problématiques susmentionnées, et plus sensibles aux subtilités féminines. Ce qui n’exempte pas les hommes des progrès attendus d’eux, vaut-il de le dire ?
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