Équipe de France

L’Équipe de France s’entraîne sur le sable 

équipe france cyclo-cross

Les Équipes de France U19 et U23 de cyclo-cross étaient en stage cette semaine, et font leur entrée en Coupe du Monde ce week-end, à Dublin. Nous avons assisté à la « grosse séance » d’entrainement de mercredi, dans le sable des Vaux de Cernay. Récit.

Un matin gris de fin novembre. Un parking en lisière de forêt, on ferme son manteau jusqu’au col en descendant de voiture, et on les trouve tous là, sous ce maillot bleu aux manches blanches qu’on connaît si bien. Ils sont quinze, en cuissard et déjà casqués, mais debout, bras écartés. Ils font cercle autour de Léo Bisiaux qui dirige la chorégraphie de mobilité articulaire. Déverrouiller cervicales, épaules, poignets ou bassin avant l’entrainement proprement dit. L’ambiance est joyeuse, le rire d’Amandine Muller se fait entendre, comme en réplique au croassement sinistre d’une corneille. 

Nous sommes le mercredi 27 novembre 2024, au lieu de l’ancienne carrière de sable des Vaux de Cernay, où filles et garçons des Équipes de France U19 et U23 de cyclo-cross débutent leur plus grosse séance de la semaine. 

Dans 4 jours, ce riant petit monde fera à Dublin son entrée dans la Coupe du Monde 2024-2025. C’est le début du cycle qui, de week-end en week-end, de Coupe du Monde en Coupe du Monde, en passant par les Championnats de France à Pontchâteau, les conduira au point d’orgue de la saison, le mondial de Liévin

François Trarieux a réuni ses collectifs « relève » pour une semaine de vie commune et de travail en groupe. Dans cette discipline où comptent tant la fraîcheur et l’explosivité, aujourd’hui est le dernier jour possible pour un entrainement intensif. L’objectif de la semaine, c’est de faire travailler en groupe des athlètes qui s’entrainent le plus clair du temps chacun de leur côté, et de les mettre en confrontation, eux que leur niveau isole souvent en tête des courses régionales et nationales. 

« Certains qui ont l’habitude de dominer, voire de faire cavalier seul en course, sont parfois un peu perturbés dans les évènements internationaux où il faut jouer des coudes à chaque virage, il est donc important qu’ils travaillent la confrontation, par exemple épaule contre épaule », explique l’entraineur national, sifflet à la main. 

Quant à l’objectif spécifique de la séance, à la fois physique et technique, il a dicté le choix du lieu. Pour l’Équipe de France, les occasions de travailler sur (ou dans) le sable sont précieuses. Il y aura bien, comme souvent, un « bac à sable » à Dublin, mais surtout c’est la terrible manche de Zonhoven qui approche. 

« Le sable est une surface très intéressante pour le travail du pilotage, car comme la boue elle offre cet appui fuyant qui compromet l’équilibre et la motricité. L’enjeu pour le cycliste, c’est donc de rester dans la trace, dans l’ornière au fond de laquelle seulement il peut prendre appui pour virer, explique encore François Trarieux. Voilà pourquoi on dit communément que quand on passe dans le sable, on passe partout. »  

Mais progresser sur le sable, même en ligne droite (comme ce sera le cas à Dublin) exige aussi beaucoup d’énergie, de force musculaire – c’est pourquoi il faut articuler de type de travail technique sur les séances d’intensité type PMA. 

Ainsi la session de ce 27 novembre débute-t-elle par divers exercices de « de gammes », où les éléments techniques de base sont répétés un à un : une série de virage épaule contre épaule (où il s’agit précisément de disputer à l’autre le fond de l’ornière), des passages de planches, des départs arrêtés comme en course.

Après ce travail technique « simple », juniors et espoirs de l’Équipe de France rentrent dans la dimension « physiologique » de la séance. L’entraineur a tracé un circuit-type dans la forêt, de telle sorte à enchaîner un certain nombre de périodes d’effort d’une durée comprise entre 1’40’’ et 2’ selon les catégories de niveau, et un éventail de gestes techniques.

Les 4 à 6 tours de circuit s’effectuent par groupes de catégories, et plus personne « n’amuse le terrain » – cela étant, le rire d’Amandine Muller se fait plus rare mais ne s’éteint pas. Aussi bien chez les filles que chez les garçons, les groupes sont homogènes et la séance est visiblement efficace, à la fois intense et très « propre. » Les egos se frictionnent et on roule roue dans roue, c’est beau à voir – personne ne craque ou n’abdique avant le dernier tour, facultatif. 
  

Une saison qui s’annonce bien.