Championnats du Monde

En route pour Zürich !

championnats du monde route 2024

La sélection opérée par Thomas Voeckler en vue des championnats du monde de Zürich pointe la bonne condition des meilleurs Français en cette fin de saison. Une équipe solide physiquement et par l’état d’esprit dont le sélectionneur national se porte garant.

Elle est dense, cette équipe de France. Solide. Typiquement – et n’est-ce pas précisément la force des sélections opérées par Thomas Voeckler ces dernières années ? – une équipe qui vaut plus que la somme de ses individualités. Et voilà bien sa force la plus spécifique, ce que les autres nations peuvent lui envier.

« ça reste une course de vélo ! »

Car s’il faut s’en fier à ce que nous avons vu récemment au Grand Prix de Montréal (et depuis le mois de mars au Strade Bianchi, d’avril à Liège, de mai au Giro, et pour ne pas parler du Tour de France), Tadej Pogacar est imbattable sur le plan individuel. Le Slovène domine incontestablement le reste du peloton. Pour piéger ce grandissime favori (auquel il convient d’ajouter Remco Evenepoel), il faudra donc compter sur la cohésion de coureurs qui se connaissent bien et sur le génie stratégique de leur sélectionneur. Lequel fait remarquer que « battre Pogacar sera certes très difficile, spécialement sur ce circuit, mais c’est moins injouable qu’au départ d’un grand tour – ça reste possible, ça reste une course de vélo. Et on ne part pas battus ! »

Sur le parcours exigeant de Zürich, les qualités individuelles des Français sont complémentaires. De la solidité de Valentin Madouas à l’expérience de Romain Bardet en passant par le punch de David Gaudu ou de Julian Alaphilippe, les atouts sont pluriels dans le jeu de l’équipe de France. Thomas Voeckler affirme avoir déjà une idée de la façon dont il va distribuer les rôles, et dont il adaptera la partition en fonction des circonstances.

Les cartes maîtresses

On le sait, le double champion du monde a retrouvé de sa superbe cet été. Classica San Sebastian, Tour de Grande-Bretagne, puis un Grand Prix de Montréal achevé à la troisième place dessinent une trajectoire ascendante et encourageante, quoique Julian lui-même admît la supériorité de Pogacar. « Je ne me pose pas la question de savoir si Julian est plus ou moins fort qu’en 2021 – ce qui est sûr, c’est que l’adversité a évolué. Quant à lui, c’est un coureur différent, mais dans la plénitude de ses moyens », commente Thomas Voeckler.    

Reverra-t-on Romain Bardet aux avant-postes, comme ici à Innsbruck en 2018 ?

Il n’en va pas autrement de Romain Bardet qui, désormais à moins d’un an d’une retraite annoncée, semble plus fort et surtout plus libéré que jamais. La seconde place de Liège-Bastogne-Liège et surtout la première étape du Tour de France, assortie du maillot jaune, sont encore dans nos mémoires. En un an, le Brivadois a enchaîné trois grands tours (Vuelta 2023, Giro et Tour 2024) et s’avouait un peu fatigué au cœur de l’été, tout en étant conscient qu’«un championnat du monde ne s’envisage que si on est à 100%. » Là encore, une sélection de complaisance n’est pas le genre de la maison Voeckler : « Je n’ai pas sélectionné Romain parce que c’est son dernier mondial, mais parce que je sais pouvoir compter sur lui. »

Valentin Madouas et David Gaudu sont les deux autres têtes d’affiche de cette sélection. Le premier pour sa solidité indéfectible et son goût des courses en circuit, le second pour ses qualités adéquates au profil de Zürich. Le grimpeur de Groupama-FDJ n’a pas seulement terminé 6ème d’une Vuelta relevée, il a semblé de plus en plus fort au fil des semaines. Ne négligeons pas non plus le reste de la sélection : Romain Grégoire, Pavel Sivakov, le résilient Rudy Molard (bien revenu après un accident sérieux en début de saison) ou Julien Bernard, sont autant d’atouts dans la manche de l’équipe de France. Place à la course !