Des courses U19 de toute beauté : Poirier et Vassal encore champions !

Commençons par la fin : Thaïs Poirier a remporté la course en ligne deux jours après avoir remporté le chrono, et est donc double championne de France Avenir 2025; Théophile Vassal a vaincu chez les hommes, après avoir déjà vaincu sur le chrono individuel, puis sur le chrono par équipes – il est donc triple champion de France ! Mais surtout, filles et garçons, les U19 nous ont offert aujourd’hui des courses de très haute tenue !
Comme chaque matin depuis le début de ces championnats, la première chose à faire était de mettre le nez à la fenêtre pour prendre des nouvelles du mercure. Il semble faire ‘’un poil’’ moins chaud qu’hier, comme annoncé. Un poil c’est peu, mais pourvu qu’il penche dans le bon sens (un poil plus chaud et ça devenait insupportable)
La course junior femmes est partie très vite, une échappée s’est dessinée très tôt, où l’on ne retrouvait pas forcément les favorites. Après deux tours, elles étaient donc six en tête avec 2’30’’ d’avance : Margo Dollion (AURA), Anaëlle Brebant et Héloise Richet (IdF), Marianne Buchert (Grand Est), Laly Pichon (Bretagne) et Lilou Jauvin (Nouvelle Aquitaine).
Les favorites rattrapent le (bon) coup
L’écart se creusait vite, et à l’arrière le reste de la troupe ne semblait pas s’organiser. « On sentait que ça commençait à baisser les bras et qu’il ne fallait pas tarder à réagir », dirait Lise Revol en revenant sur sa course « alors, on s’est vite comprises Thaïs [Poirier] et moi, on n’a pas eu besoin de parler. »
Les deux jeunes femmes montèrent donc à la manœuvre dans la montée du Ronfet, une de ces routes larges et exposées.

De ces sales bosses qui ne se cabrent pas vraiment mais qui n’en finissent jamais, vous déposent en pleins champs, où le peloton discrimine impitoyablement entre ceux qui ont besoin de souffler, et ceux qui tombent les dents et embrayent.
Deux gabarits différents mais deux styles impeccables, une collaboration assumée de part et d’autre, le duo était solide, efficace, il menait grand train. Cela dit, à l’avant, les cinq « non favorites » n’amusaient pas le parquet : il fallut plus d’un tour, et une nouvelle et ronflante montée du Ronfet pour que la jonction s’opère. Entre temps, Héloise Richet avait fait les frais de cette montée à l’octave.

Le tribunal de Béjuy
Le juge de paix de ces France Avenir est toujours le même, sévère et impartial : la côte de Béjuy. Le public n’y est pas trompé, massé en nombre dans ce tribunal de l’effort.
La pénultième ascension, juste avant le passage à la cloche, vit à nouveau émerger le duo Poirier-Revol, façon bouchon de champagne.
Seule une des échappées de la première heure parvenait à accrocher la paire : la jeune Lilou Jauvin, elle aussi sous les couleurs du comité de Nouvelle Aquitaine. Licenciée à Marande, la jeune fille ne pratique le cyclisme que depuis 3 ans : elle finira par craquer au moment de l’explication finale entre les deux patronnes de ce championnat, mais montera sur le podium.
Chapeau à elle !
Le dernier passage par Béjuy a laissé trois douilles sur la route – du gros calibre. Première accélération de Thaïs Poirier. Lise Revol suit, dans son style impeccable. Deuxième coup de flingue de la Périgourdine, la Vauclusienne suit toujours, et arme la gâchette avant de shooter à son tour. Revol semble sur le point de prendre le meilleur, mais Poirier n’a pas dit son dernier mot. La toute nouvelle championne de France du chrono a encore faim et c’est finalement elle qui mordra à nouveau dans la médaille d’or.

Garçons : la grande bagarre

À les voir débouler dans les virages, on aurait cru regarder un western. Des hordes de chevaux sauvages déferlant sur la campagne. Ne manquait que le bruit des sabots frappés sur le sol, avantageusement remplacé par les claquements de chaîne résonnant dans le carbone.
Du premier au dernier kilomètre ils n’ont pas arrêté de se battre, c’était presque surréaliste.
Comme dans les westerns, on vous dit, quand malgré les coups tout le monde reste debout, sans rien perdre de son élégance. Il faudra donc des kilomètres de pellicule, ou un roman de 300 pages pour rendre justice au détail de la course dont Théophile Vassal est (encore) sorti vainqueur.
La tête de course s’est décomposée et recomposée cent fois, tel un monstre mythologique ressuscitant à chaque nouvelle décapitation. Disons pour faire vite qu’à un tour de l’arrivée, ils étaient 7 à mener le bal, qu’Alexis Bouteloup venait de faire un retour fracassant, puis qu’Hugo Boucher s’invitait à son tour à la fête (comme on entre d’un coup de pied dans la porte !). Jusqu’au pied du jugement dernier de Béjuy, le retour d’un groupe de douze coureurs aura menacé. Mais parfois, rien de tel que d’avoir sur sa nuque le souffle de ses poursuivants pour se sentir pousser des ailes.
Là où chaque mètre en vaut 5
Invariablement, comme pour toutes les courses de cette semaine, le classement se déciderait dans la dernière rampe. Dès le pied, Soenn Le Pann sortait la grosse artillerie, secouant très fort tous ses adversaires. On ne put s’empêcher d’y croire mais à 13% de pente, chaque mètre en vaut cinq, et le courageux breton s’écrasa doucement, alors que Théophile Vassal lui donnait la réplique.

Le tout nouveau double champion de France du chrono déposa à peu près tout le monde. Seul le Francilien Alexandre Trouvain limitait le dégât, flottant à quelques mètres de sa roue, ne parvenant à y recoller qu’à la fin de la descente, soit au moment même où Vassal se jetait littéralement dans les derniers virages, pour aborder l’ultime ligne droite avec quelques longueurs que personne au monde ne lui reprendrait plus !
Lancelot Chevignon, du comité AURA, viendrait compléter le podium.
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