Championnats d’Europe de Trial à Jeumont : satisfactions et déceptions pour la France
Un an après les championnats de France, Jeumont accueillait les championnats d’Europe de trial ce week-end. Une occasion pour l’équipe de France de faire le point, et de définir les axes d’amélioration possibles en vue des Mondiaux d’Abu Dabi mi-décembre.
Comme de juste, la journée de samedi était consacrée aux qualifications, les six meilleurs de chaque catégorie se qualifiant pour les finales le dimanche.
Sur le site de Jeumont enrichi de quelques obstacles supplémentaires ou « augmentés », les pilotes Français ont donné de belles satisfactions, et de petites déceptions, dues pour l’essentiel à une certaine difficulté à gérer la pression.
Si la météo a été clémente tout le week-end, une forte humidité résiduelle rendait encore les obstacles glissants samedi matin, pour l’entrée en lice des juniors, dès 8 heures. Les élites quant à eux bénéficieraient à la fois des bienfaits du soleil, d’un terrain sec, et conséquemment de la présence d’un public nombreux.
Chez les juniors la compétition s’est très bien déroulée pour Guillaume Camus qui, en 20 pouces, se qualifie et monte sur la deuxième marche du podium – devenant donc vice-champion d’Europe dans la catégorie.
En junior 26 pouces, Roman Salaun est sorti premier des qualifications, mais a quelque peu manqué sa finale. Quant à Pacôme Grimaud, 3ème des qualifs, se classe aussi 3ème en finale : médaille de bronze.
Quant à Nina Vabre, notre championne de France, avait choisi de concourir en junior alors qu’elle brille déjà chez les élites, et qui visait donc explicitement le titre, échoue finalement sur la troisième marche du podium après avoir dominé les qualifs. En bronze et non pas en or. « C’est une déception bien sûr, avoue le DTN du trial Simon Rogier. Mais Nina n’a pas donné sa pleine mesure. Elle s’est mis la pression. Comme d’autres, elle est habituée à concourir chez les élites mais pas à se retrouver en position de favorite. C’est une bonne expérience en vue des championnats du monde. »
Dans la catégorie élite femme, Emma Louineau remplit l’objectif qu’elle s’était fixé, et décroche un top 5. Chez les garçons, Robin Berchiatti, notre champion du monde junior 2022, finit 4ème en 20 pouces, pour sa première année élite. Une satisfaction pour Simon Rogier : « Il sort deuxième des qualifs, il monte en puissance. Il est déjà très fort sur les obstacles physiques, où il fait montre d’une énorme explosivité. De ce point de vue il talonne les meilleurs mondiaux. Il manque encore un peu d’expérience sur les passages plus précis. Mais c’est de très bon augure, il progresse et montera encore plus haut. »
Chez les élites en 26 pouces, une déception pour l’équipe de France. Nathan Charra et Noah Cardonna se classent 7 et 9ème des qualifications, ne sont pas allés en finale. Pour Simon Rogier, le problème est avant tout psychologique : « Pour les juniors, la pression vient du fait qu’étant mélangés aux élites lors des Coupes du Monde, ils n’ont pas l’habitude d’être favoris, et ils doivent s’habituer à ce stress particulier. Pour ce qui concerne nos élites c’est différent, il s’agit plutôt d’un complexe à surmonter – notamment par rapport aux Espagnols. Ils doivent comprendre qu’ils font partie des meilleurs. C’est un gros travail mental. »
Sur la route d’Abou Dabi, où les mondiaux se disputeront conjointement avec ceux du Freestyle Park, il y a encore une manche de Coupe du Monde en France à Vendespace [complexe sportif couvert situé à Mouilleron-le-Captif]. Une occasion pour nos pilotes de vaincre leur stress et leurs complexes : plus qu’ailleurs en trial, il n’est de pire ennemi que soi-même !