Championnats d'Europe

Championnats d’Europe de Cyclo-cross : bilan positif 

À l’issue des championnats d’Europe de cyclo-cross 2024 disputés à Pontevedra, le bilan français est très honorable. On attendait mieux de nos juniors, mais espoirs et élites ont brillé, spécialement en la personne de Célia Géry qui décroche le maillot étoilé.

Les championnats se suivent et ne se ressemblent pas. Un an après l’édition hautement boueuse de Pontchâteau, les championnats d’Europe se sont disputés par un temps quasi-printanier sur un circuit extrêmement roulant – espoirs hommes et élites ont roulé à plus de trente de moyenne. Les difficultés techniques se résumaient à un passage dans le sable, deux planches et un escalier.

On assista donc à des courses très rapides, où comptèrent aussi bien la puissance physique pure que la dimension tactique. Aux athlètes français de toutes les catégories, François Trarieux avait donné pour consigne d’être très attentif, aussi bien au placement et à ne pas se laisser piéger dans les cassures, qu’à courir à l’économie : « Je leur avais demandé à tous de suivre, de compter leurs coups de pédale, d’être opportuniste, de se placer, et d’attendre le sprint final, le dernier demi-tour.»

Il y eut d’abord la satisfaction (relative, puisque la France était championne en titre) de la deuxième place au relais par équipes.

Puis, les juniors français, il faut bien le dire, sont un peu passé à côté de leurs courses. « Chez filles, nous en plaçons 3 dans les 10 premières, c’est une bonne entrée en matière avec une belle marge de progression, dit le sélectionneur national, car je sais qu’elles valent largement un podium. Il y a peu, Jeanne et Lise ont dominé Anja Grossman. Même chose chez les garçons. Soan Ruesche, 8ème, fait une belle course. Johan [Blanc] et Soren [Bruyère-Joumard] ont été pris dans des chutes. Et je sais que Théophile Vassal, 17ème, n’est pas du tout à sa place, et il nous faut identifier les raisons de cette contre-performance. »

S’il en est une qui a respecté sa feuille de route, c’est bien Célia Géry, devenue à Pontevedra championne d’Europe pour sa première saison en espoir, après une course au millimètre. La coureuse d’AS Bike Racing a réalisé un sans-faute, résisté sans se départir de son sang-froid aux attaques de Marie Schreiber, avant de la coiffer au poteau. La Luxembourgeoise, vice-championne espoirs à Pontchâteau courait son dernier championnat dans la catégorie, et aura donc buté sur adversaire aussi jeune que surdouée.

Il y a fort à parier qu’après une saison et un mois de septembre marqués par les chutes et les blessures, cette victoire ait un goût tout particulier, même pour une Célia Géry habituée à beaucoup gagner ! (en effet, après une première chute au Watersley Ladies Challenge fin août, elle avait été renversée par une voiture à l’entraînement, en septembre.)

Le titre de espoirs femmes restera le seul titre du week-end, mais pas la seule satisfaction. Chez les espoirs, Aubin Sparfel « n’a rien lâché » et décroche une superbe médaille de bronze. Derrière lui Nathan Bommenel, 5ème, réalise son meilleur score sur une compétition internationale. Jules Simon, lui aussi espoirs 1ère année, finit à la 13ème place. De bon augure pour les championnats du monde Liévin, où Léo Bisiaux, qui débutera sa saison à Troyes ce 24 novembre, sera aussi de la partie. Ce bilan déjà très positif a été encore magnifié par les élites. On sait qu’à ce niveau le fossé « culturel » entre Belgique et Pays-Bas d’un côté, et la France de l’autre où les structures professionnelles n’autorisent pas les meilleur(e)s cross-(wo)men à vivre de leur spécialité.

Or chez les femmes Amandine Fouquenet, à son aise sur ce parcours exigeant puissance, se classe 5ème, derrière le trio infernal Van Empel-Alvarado-Brand et l’italienne Casasola. Quant à Hélène Clauzel, autrice de sa meilleure saison mais moins avantagée par son gabarit à Pontevedra, elle finit à la 8ème place.

Chez les élites hommes,  c’est le vétéran David Menut, 32 ans, qui réalise une très grosse perf, dans la roue des monstres (Nys, Iserbyt, Vandeputte, Van der Haar…)  « David est un exemple pour les plus jeunes, qui sont d’ailleurs tous venus spontanément le féliciter, conscients de la valeur de sa performance », raconte encore Trarieux.