Événement

Au Club France, le totem de la FFC

club france fédération française de cyclisme

Dans le cadre du projet Nouveau Cycle, la FFC avait lancé un appel à projet quant à la réalisation d’une œuvre plastique mettant le vélo en valeur. Shoodrik, artiste domicilié à l’Île de Ré, qui a relevé le gant, et son « totem » est exposé le temps des Jeux Olympiques au pavillon FFC du club France.

Organisé dans l’esprit d’une « olympiade culturelle » le projet « Archifolies 2024 » a sollicité 20 écoles d’architecture pour concevoir et réaliser des pavillons éphémères dans l’enceinte du Club France au Parc de la Villette. Samedi soir, le président Michel Callot a inauguré le beau pavillon de bois de la FFC, en même temps qu’un étonnant Totem. Dans le cadre de l’opération Nouveau Cycle, visant à promouvoir auprès des clubs et comités le recyclage de vélos et de pièces usagés, la fédération avait lancé un appel à projet. Il s’agissait de concevoir une œuvre plastique symbolisant les vertus de ce réemploi.

L’œuvre de Shoodrik, artiste originaire et résident de l’Île de Ré, se présente comme un poing géant, revendicatif, et brandissant un vélo bleu de marque ‘’Olympique’’. Elle est entièrement réalisée à partir de pièces usagées – plateaux, chaines, pignons, dérailleurs, tubes – « Seule l’armature du socle ne provient pas d’un vélo » explique son créateur.

Cédric, de son vrai prénom, travaillait comme réparateur chez un loueur de vélo. Le jeune homme (qui habitait « rue du pignon » !) était contrarié par cette obsession du chiffre ou de la consommation qui poussait à changer une roue au moindre voile ou rayon cassé, à remplacer un dérailleur complet sitôt que la patte en était tordue. Las de ce gâchis et de voir partir à la benne toutes ces pièces parfois à peine dysfonctionnelles, il a pris l’habitude de les stocker dans son garage.

C’est ainsi qu’est née la volonté de donner une seconde vie à celles qui ne pouvaient plus remplir leur fonction sur un vélo. « J’ai peut-être toujours une sorte de fibre artistique, mais je ne pensais pas en termes d’art ou de symboles. J’ai commencé par assembler ces pièces pour créer des objets du quotidien, des luminaires. La dimension ‘’artistique’’ c’est venu au fil du temps – cela corresponde aussi à une envie de changer de vie, d’être plus indépendant professionnellement », raconte le désormais-nommé Shoodrik.

 Ayant créé son atelier, l’artiste s’est aussi trouvé confronté à la question de la remise en service des pièces ou des vélos fonctionnels. C’est ainsi qu’il articule sa collecte de pièces hors-service à celle d’un atelier participatif de restauration sis à la maison d’arrêt de l’Île de Ré.

Ainsi le sens premier du totem exposé au pavillon FFC du club France, recèle-t-il, derrière son sens premier – le poing du vainqueur brandissant son vélo – bien des interprétations possibles.