Championnats d'Europe

Championnats d’Europe : le bronze pour Julie Bégo

Avec la championne du monde dans ses rangs, l’équipe de France U23 tenait une favorite. Mais Célia Géry n’était pas dans un grand jour, et c’est sa rivale et amie Julie Bégo qui a pris le leadership, pour aller conquérir la médaille de bronze, derrière l’Espagnole Laura Blasi et l’Italienne Eleonora Ciabocco.

Il n’est de meilleure façon d’avoir la pancarte que de se pointer au départ d’un championnat d’Europe vêtue d’un maillot de championne du monde. Mais il en faudrait plus pour perturber Célia Géry, qui étrennait son bel arc-en-ciel à Guilherand-Granges. Et elle accordait d’autant moins d’importance à cette question qu’elle a tôt compris n’être pas dans un bon jour : « Dès lors, il m’importait peu d’être surveillée, ou pas. Je ne me sentais pas bien, mais il est vrai que j’étais la seule à savoir. »

Elle en fit cependant la confidence à ses coéquipières, et tout particulièrement à Julie Bego, dont elle fut si longtemps la meilleure ennemie que l’une et l’autre s’apprécient désormais mutuellement. Il n’est sans doute rien de mieux qu’une rivalité sportive pour que deux êtres apprennent à se connaître. « On n’a presque plus besoin de se parler pour se comprendre », dit la coureuse de Cofidis qui, quant à elle, se sentait d’excellentes jambes aujourd’hui, et dirait d’un air même pas étonné n’avoir eu « aucun mal à suivre [la Slovaque Viktoria] Chladonova quand elle a attaqué dans le Val d’Enfer. »

Si bien que, après que Solène Müller, tôt partie en éclaireuse en compagnie de l’Allemande Linda Riedmann, mais lâchée par cette dernière dans la descente, se fût finalement laissé reprendre pour contribuer à la poursuite, la décision fut prise dans le clan français de jouer la carte Bégo.  Quand un groupe de quatre filles s’isola en tête de course dans les ultimes hectomètres du Val d’Enfer, la jeune femme aux nattes blondes accrocha le wagon sans difficulté. Mais, en compagnie de l’Espagnole Laura Blasi, de l’inévitable Viktoria Chladonova et d’Eleonora Ciabocco, le plus dur restait à faire.

Choisissant de descendre en tête pour éviter tout éventuelle mauvaise cassure, la Française n’a pas commis d’erreur. Mais c’est l’Espagnole qui fut bien inspirée d’attaquer la première. Alors, la logique aurait voulu que l’Italienne, sans conteste la plus rapide au sprint, prît à sa charge la responsabilité de la poursuite.

Ce qu’elle ne fit pas, au grand dam de Julie Bego :
« Pour moi, elle n’a pas couru pour gagner, mais pour la deuxième place », dit celle qui est finalement venue décrocher la troisième, au terme d’un sprint plus qu’honorable, mais qui avait assurément les jambes pour gagner. « On venait pour le maillot, et c’est un peu décevant bien sûr. Mais nous avons couru comme un groupe uni, sans arrière-pensée, alors que pour certaines d’entre nous, nous ne nous connaissons que depuis deux mois. Il y a donc aussi une vraie satisfaction. »

Professionnelle, Julie Bégo a désormais sa place légitime dans le peloton élite. Elle continuera cependant à disputer les championnats Espoirs, « parce qu’un maillot c’est important, et parce qu’après, on ne peut pas revenir en arrière. »