Wout Van Aert sera bien à Liévin !
Quel bonheur en perspective, le combat des Titans aura bien lieu à Liévin, sur le circuit du Val Souchez ! Contre toute attente, et alors que n’ayant disputé que 5 cyclo-cross cette saison, il ne comptait pas participer au championnat du monde, Wout Van Aert a subitement changé d’avis et finalement annoncé sa participation. Physiquement, il est le seul à même d’inquiéter Mathieu Van der Poel.
Si cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le microcosme cycliste, ce n’est pas seulement parce que le Belge est à la fois un grand styliste et un grand spécialiste des ornières. C’est aussi parce que, depuis le début de sa carrière, son immense talent est encore magnifié par la rivalité qui l’oppose à Mathieu Van der Poel, aussi bien sur la route qu’en cyclo-cross. Le Belge est triple champion du monde de la spécialité, mais le Néerlandais mène nettement au score avec… 6 titres !
Qui plus est, cette concurrence a parfois semblé plus équilibrée qu’aujourd’hui, où la domination de Van der Poel est sans partage, qui tourne Coupes du Monde et autres Super-Prestige en démonstrations presque humiliantes pour ses adversaires.
La manche de Maasmechelen samedi dernier, au terme de laquelle WVA a finalement décidé de s’aligner sur le Mondial 2025, n’a pourtant pas fait exception à la règle.
Le déjà sextuple champion du monde, aussi puissant qu’agile, aussi fort que souple, a franchi la ligne avec 1’14 sur son vieux rival, lequel s’est rendu coupable de plusieurs erreurs techniques, dont une qui dès le second tour de circuit le mit à terre au pied d’une descente. Cependant et en dépit de ces manquements, Van Aert a laissé voir une forme physique incontestable, et c’est ce qui a sans doute motivé sa décision.
On sait bien que, pour ce qui concerne la puissance pure – ou la « cylindrée », comme on voudra – il est le seul capable de se mesurer à un Van der Poel au meilleur de sa forme.
Les avis des spécialistes divergent (c’est même ce qui les définit comme spécialistes) au sujet de la technicité du circuit de Liévin, qui dépendra évidemment de la météo des jours à venir.
il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un circuit « à la française », pour reprendre les mots de l’entraîneur national François Trarieux, aux couloirs plutôt larges permettant les dépassements, et principalement « physique ».
Pour peu qu’il commette peu ou pas de faute(s), le Belge a donc ses chances d’inquiéter ce roi incontesté de la discipline qu’est devenu le petit-fils de Raymond Poulidor.
Soit dit sans oublier que le cyclo-cross n’est pas une science exacte, et la moins prévisible des disciplines cyclistes. Le meilleur garant, peut-être, de la glorieuse incertitude du sport.